mercredi 24 août 2016

RUE DES ALBUMS (116) Kalil, Michaël Escoffier

Ed. Frimousse, novembre 2015, 20 pages, 13 euros.


Un triangle.
Un quartier de lune.
Six rectangles dont un de couleur.
Un fond noir.

A partir de ces figures géométriques, Michaël Escoffier bâtit un conte et ses illustrations ; l'imagination du lecteur fait le reste.

Kalil est un pauvre borgne à la barbe abondante qui, chaque jour, part en quête de nourriture. Poussé par la pluie et la fatigue, il trouve refuge dans une église. N'est-ce pas le lieu idéal où les souhaits les plus purs peuvent se réaliser ?

L'auteur emprunte à la tradition orientale l'apparition de la lampe à huile magique, mais perdue au milieu des cierges chrétiens. Le bon génie libéré de la lampe propose (forcément) à Kalil d'exaucer son vœu le plus cher.
"Je rêve d'océan, de grands espaces et de liberté. Je rêve de ne plus jamais avoir froid ni faim, et de voyager au gré des courants".

Le lecteur attentif que cinq souhaits se cachent en fait sous un seul. Le bon génie va les exaucer d'une bien étrange façon, même si le raisonnement est tout à fait logique. C'est là que l'histoire, construite comme un conte avec une morale à la fin, se termine en pirouette en guise d'avertissement.

Cet album (découvert par hasard) est étonnant à plus d'un titre : il appelle à la réflexion avec une histoire singulière, et appelle à l'imagination avec ses illustrations. A chacun d'interpréter comme il veut l'assemblage des huit figures géométriques. On pourrait penser à un test de Rorschach sans les arrières pensées psychologiques.
Le fond noir met en valeur le texte et les assemblages, tandis que la pointe de couleur sans cesse renouvelée, ajoute un grain de fantaisie.
L'idée est belle, fort bien agencée, et attire l’œil à coup sûr des esprits créatifs.

A partir de 5 ans.