Nid de nazis
Dans la province d'Alicante, une station balnéaire comme il en existe tant, refuge de retraités fortunés. C'est là que Salva, ancien prisonnier du camp de Mauthausen, a trouvé "un nid de nazis". Se sachant en fin de vie, il a envoyé toutes les infos à son ami de toujours Julian, lui aussi ancien déporté.
Julian, ancien membre de Mémoire et Action, décide, au nom de la mémoire de l'horreur, malgré son grand âge, de débusquer et dénoncer ces personnes qui, même si elles sont âgées maintenant, n'ont pas le droit de finir leur vie calmement.
Son centre d'intérêt, un couple de norvégiens: Karin et Frédrick Christensen ancien SS décoré de la croix d'or, et elle, ancienne infirmière dévouée du boucher de Mauthausen. Rien dans leur apparence ne pourrait présager qu'ils ont été des bourreaux nazis; de plus, ils ont même pris sous leur aile une jeune femme paumée et enceinte qu'ils ont rencontré sur la plage, Sandra. Or, Julian sait que "l'habit ne fait pas le moine", et que sous ces apparences joviales et sereines, ils gardent les mêmes idées, la même foi en la pureté de la race, et surtout n'ont aucun remords sur leurs actes passés. Surtout, "ils se croient les victimes d'un monde qui a changé et ne les comprend plus."
Pour Julian, tout est différent. Il restera à jamais cet homme déporté, miraculé on ne sait comment, qui a vu de ses propres yeux l'innommable:
"Il était que ces jouisseurs rejoignent mon état que moi le leur. Au fond, mon désir était que Frédrick et Karin, êtres capricieux, corrompus et pervers, en viennent à faire partie des miens, à souffrir, à goûter à la douleur. Maintenant, j'y voyais clair: jamais la justice ne ferait justice comme je le voulais. Et si Fredrick avait des sbires, moi j'avais ma haine."
Alors, pour mieux connaître les habitudes du couple, Julian se rapproche de Sandra devenue leur protégée. Petit à petit, il l'informe de leur véritable nature, et elle devient, malgré sa grossesse et les dangers inhérents, son informatrice. Sandra de son côté, apprend à mentir, et se prend d'affection pour le vieil homme...
Le point fort de ce roman c'est que la chasse aux nazis n'est pas la trame principale. Il y a une "anguille sous roche", une intrigue secondaire qui prend de l'importance au fil des pages. La narration est construite selon une alternance de narration Julian/Sandra, permettant ainsi de varier les points de vue sur les péripéties en cours.
Certes, le rythme du récit est mené tambour battant, mais il pâtit souvent de répétitions, notamment dans les états d'âme de Julian, ainsi qu'une impression de vide parfois, comme si l'auteur avait eu du mal à enchaîner. Enfin, certaines situations décrites et prenant du temps de lecture (notamment le passage du prof locataire) sont inutiles à l'ensemble.
Finalement, il faut envisager Ce que cache ton nom comme un bon moment de lecture sans prétention, assez instructif parfois, dont l'originalité est peut être à rechercher sur la fin...déroutante!