lundi 16 décembre 2013

Les soeurs Brelan, François Vallejo

  Ed. Viviane Hamy, puis Ed. Points Seuil, juin 2013, 284 pages, 7.2 euros

Vivre ensemble ou séparées, mais toujours solidaires

 

Toutes jeunes, les sœurs Brelan se sont retrouvées orphelines. Devant le juge, en un seul regard échangé entre elles trois, elles ont compris qu'elles devaient rester ensemble coûte que coûte et affronter la vie de cette façon là.
De la reconstruction de la France d'après guerre, à la chute du mur de Berlin, le lecteur suit la vie de Marthe, Sabine, Judith. Chacune a son tempérament, chacune a sa propre vision de la société qui se construit devant elle, chacune a sa propre vision de l'amour avec un homme, mais malgré leurs différences, leurs oppositions de point de vue, elles dépendent l'une de l'autre pour vivre.
Car vivre est le maître mot de ce roman (c'est même le dernier mot du livre), d'ailleurs leur grand-mère Madeleine ne leur a-t-elle pas mainte fois répété d'être heureuses ensemble? Mais attention, c'est vivre sans compromis, sans regret et en restant soudées.
Tour à tour, Vallejo emmène son lecteur en visite dans un sanatorium, en fait le témoin de la construction du mur de la honte, le fait assister à un procès de grand criminel, tout en gardant le fil conducteur de son histoire. Les sœurs Brelan ont une vie apparente bien réglée mais à l'intérieur de leurs têtes, indépendance, fantasmes, soif d'utopie et d'absolu leur permettent de rester libres et de résister aux hommes, au capitalisme, à la famille.
Toujours se méfier des apparences!...
Sans prétention, bien écrit et bien mené de bout en bout, ce roman propose une histoire d'amour entre soeurs assez originale, ainsi que des réflexions sur des sujets variés tels: la tutelle, les relations familiales, la place des criminels dans notre société.