Ed. Points Seuil, février 2001, 271 pages, 7.2 euros
Histoire d'une idée fixe
Monsieur
José est un homme discipliné; fonctionnaire à l'état civil, le mot
loisir lui est inconnu. Sa seule préoccupation est le travail bien fait.
Mais Monsieur José a quand même un petit vice: il collectionne les
fiches d'état civil des personnes célèbres de son pays. C'est lors de
ses recherches qu'il tombe par hasard sur la fiche d'une femme inconnue.
Dès lors, cet incident le plonge dans l'aventure et l'inconnu. Sa vie
bien rangée déraille car il prend des libertés avec sa hiérarchie,
s'autorise à mentir aux peu de personnes qu'il côtoie pour arriver à ses
fins: retrouver cette mystérieuse inconnue.
Comme d'habitude, Saramago à trouver un sujet aux confins de l'absurde
pour dénoncer la stupidité et le jusqu'au boutisme de l'administration.
D'un point de vue humain, il démontre qu'un événement quelconque peut
perturber gravement la vie de celui qui n'a pas de vie à proprement
parler sauf celle de la routine quotidienne, et le sortir de sa
solitude.
Celui qui n'a jamais lu Saramago sera un peu déconcerté par son style unique (très peu de point, passage du style direct à l'indirect sans aller à la ligne) mais ce style bien particulier donne un souffle à l'oeuvre et un semblant de vie au protagoniste.
Ce n'est pas le premier Saramago à lire (l'aveuglement du même auteur est encore mieux) mais il mérite une attention particulière.
Ed. Points Seuil, mars 2000, 366 pages, 7.6 euros
Celui qui n'a jamais lu Saramago sera un peu déconcerté par son style unique (très peu de point, passage du style direct à l'indirect sans aller à la ligne) mais ce style bien particulier donne un souffle à l'oeuvre et un semblant de vie au protagoniste.
Ce n'est pas le premier Saramago à lire (l'aveuglement du même auteur est encore mieux) mais il mérite une attention particulière.
Ed. Points Seuil, mars 2000, 366 pages, 7.6 euros
Vers la rédemption
Au
prime abord, le style est déroutant: très dense, ponctuation réduite au
minimum, passage du style indirect au style direct simplement signifié
par une virgule....mais bizarrement, le lecteur s'adapte vite. On se
rend compte que ce style est au service du contenu: intense. Dans cette
histoire, l'aveuglement de la population est à la fois un châtiment ,
mais aussi une rédemption. Un peu comme dans "la route" de Mac Carthy,
on se rend vite compte que l'Humanité perd ses marques lorsqu'elle est
confrontée à l'instinct de survie. Mais finalement, ce livre pose la
question essentielle: ne faut-il pas mieux être aveugle dans un monde
devenu fou, plutôt que voir l’indicible? Bref, un très beau livre.