Le livre de Poche, août 2012, 312 pages, 6.9 euros
Derrière la porte...
"Leur mariage était un grand verre d'eau, si glacée qu'elle transforme vos dents en diamants dans votre bouche."
Un jour, Eve disparaît en n'emportant rien, même pas son sac à main.
Brock et Kat restent à deux, reprennent cahin caha le cours de leur vie, attendant un coup de fil de l'inspecteur leur annonçant peut-être qu'ils ont trouvé une piste.
Au fil des pages, Kat raconte sa mère. Le lecteur se rend compte que cette dernière était une insatisfaite chronique, coincée dans un mariage avec "sans doute le dernier homme sur cette qu'une femme pût désirer." On sent une créature toujours proche de l'hystérie, commençant à jalouser les amours de sa fille....
"Nous formions un groupe familial plutôt incertain", consent la jeune fille. Sa thérapie l'amène peu à peu à se poser les bonnes questions sur la disparition de sa mère, et à comprendre son désir insatiable.
Comme toujours, l'auteur embarque son lecteur dans une intrigue au rythme lancinant, redondant, pour le débarquer ensuite au bord d'un chemin avec une fin rapide et qui ne souffre aucun questionnement.
Comme toujours, le thème de la sexualité est omniprésent, incarné cette foi-ci par le personnage de Kat. Rien n'est tabou dans cette famille, sauf peut-être la faculté d'être heureux.
On est glacé par si peu d'amour et autant de lucidité.