Ed. Points Seuil, mai 2012, 445 pages, 7.9 euros
Trempée, mais "scotchée"!
Deuxième tome d'une tétralogie dont les titres suivent le rythme des saisons. Les tomes peuvent se lire indépendamment.
A
bas les idées reçues! Non, il ne fait pas toujours froid en suède. Non
les filles ne sont pas toutes blondes avec un corps à faire pâlir le
plus bronzé des Italiens...Dans ce deuxième tome, Malin enquête sur une
série de meurtres d'adolescentes, en plein milieu du mois de juillet,
sous des températures avoisinant parfois les 40 degrés. Habilement,
l'auteur va associer le thème de la chaleur et de l'eau dans son récit
jusqu'à en faire des éléments indissociables aux comportements de
certains. Au delà de l'enquête, Malin se pose toujours des questions sur
la nature du Mal "fleuve indéfinissable, noir et souterrain" qui semble
être partout à la fois, larvé et puissant. A côté de l'été à Linköping,
l'enfer de Dante c'est de la "gnognote". Dans la construction même du
roman, l'auteur a utilisé le même procédé que pour "Hiver"; ainsi les
victimes prennent la parole, les âmes torturées aussi...Rien n'est
laissé au hasard, les explications viennent à brûle pourpoint, si bien
qu'à aucun moment (hormis les 10 dernières pages) je n'ai deviné qui
était l'auteur des assassinats. La personnalité de Malin Fors me fait
beaucoup penser à Adamsberg, le personnage phare des romans de Fred
Vargas, tant ils sont similaires sur bien des points de caractère.
Enfin, la traduction est soignée et propose une lecture vraiment
agréable. Pas à pas, on suit Malin dans les rues de Linköping; on sue
avec elle, on pense avec elle et on fait corps avec son enquête. Contrat
rempli, vive le prochain: "Automne" évidemment!