Ed. Points Seuil, septembre 2012, 453 pages, 7.9 euros
Inondée et saoûle!
Troisième tome de la tétralogie dont chaque titre est une saison.
Bien
qu'elle soit commissaire de police au flair inégalé et super maman
"cool" d'une ado de quinze ans, Malin n'est en rien une super héroïne.
Sa vie amoureuse est complètement bancale, ses souvenirs d'enfance
refoulés resurgissent sans crier gare, et surtout, la bouteille de
tequila lui fait sans cesse des clins d'œil aguicheurs. Malin est
"devenue sa propre douleur. Elle est devenue sa propre peur", selon Tove
sa fille. Elle sombre inexorablement dans les brumes de l'alcool tout
en essayant de garder un semblant de lucidité pour l'enquête dont elle
est chargée. Un avocat est mort. Il était seul, riche et sans scrupule,
d'où pas mal d'ennemis. Ainsi le commissariat de Linköping va découvrir
les codes de l'aristocratie suédoise, les joies des bonnes mœurs, des
conventions et des non-dits. Cette enquête va même mener Malin aux îles
Canaris, occasion pour elle de rendre visite aussi à ses parents qu'elle
n'a pas vu depuis trois ans...Bref, tout cela pour écrire que
l'intrigue est captivante, et les personnages finement analysés.
Finalement le thème central de ce roman pourrait être la douleur:
douleur de l'enfance maltraitée, douleur de vivre, douleur de la perte
d'un être cher. Elle est déclinée de plusieurs façons, mais à chaque
fois "il n'y a pas de douleur avec laquelle on ne pourrait pas vivre. Il
faut la transposer à autre chose, l'éloigner de soi-même." Les démons
sont aux trousses de Malin Fors, ils lui mordent les talons, elle se
"noie dans l'air", mais vont-ils atteindre notre célèbre commissaire?