vendredi 25 octobre 2013

Blanche-Neige doit mourir, Nele Neuhaus

Ed. Actes Sud , collection Actes Noirs, traduit de l'allemand par Jacqueline Chambon, octobre 2012, 400 pages, 23.5 euros

... Et la pomme n'y est pour rien!

 

Altenhain petite ville allemande près de Francfort, avec ses commerces, ses entreprises, ses secrets, son assassin de jeunes filles.... Tobias, sort de dix années purgées pour le meurtre de Laura et Stéphanie alias Blanche Neige, "Blanche comme la neige, rouge comme le sang, noire comme l'ébène". Forcément, son retour en ville n'est pas vu d'un très bon œil: menaces, passage à tabac, insultes; seule Amélie, serveuse au restaurant du coin et arrivée après les événements, se sent irrésistiblement attiré par le meurtrier.
Dès le début, le lecteur a du mal à croire en la culpabilité de Tobias. Certes, lui-même est incapable de se souvenir ce qui s'est passé il y a dix ans, mais les personnages qui gravitent autour de lui à Altenhain sont louches. Les messes basses, les cachettes, l'aide fortuite et gratuite de l'entrepreneur local Claudius Terlinden ne font que conforter que tout le monde cache quelque chose...
Appelés pour enquêter sur l'agression de la maman de Tobias en pleine rue, les inspecteurs Pia Kirchhoff et Bodenstein vont peu à peu replonger dans l'affaire "Blanche Neige", surtout après qu'un corps sur les deux disparues est retrouvé par hasard.
La boîte de Pandore est ouverte, le festival commence, le lecteur entre de plein pied dans une intrigue policière qui ne sera résolue complètement que trois pages avant la fin.
L'auteur prend le temps. La complexité psychologique des personnages et leur vécu commun à Altenhain sont rigoureux car l'intrigue repose essentiellement sur ces deux paradigmes. Sans cela, le château de cartes s'effondre, le roman n'a plus de "colonne vertébrale".
"Il vaut mieux une fin effroyable qu'une terreur sans fin" dit un des amis de Tobias..Les péripéties sont menées tambour battant; on passe sans cesse d'un personnage à un autre au gré d'un simple passage à la ligne. Le lecteur doit suivre le rythme s'il ne veut pas louper un détail, car "sa survie" de compréhension en dépend!
Dire que ce roman n'est pas un vrai policier ni un bon policier serait faux. Seulement, la lecture s'avère fatigante, longue, trop déroutante parfois. Dès lors, il faut lire le récit à petites doses pour vraiment apprécier l'ensemble.