Et si la menace venait du ciel ? Claire Holroyde raconte comment l'humanité s'est effondrée en voulant éviter le pire, et cela nous rappelle la célèbre citation de Hobbes : "Lhomme est un loup pour l'homme".
Quand la comète noire UD3 "jaillie de l'ombre du soleil" s'est avérée avoir une trajectoire directe vers la Terre, les scientifiques du monde entier se retrouvent sur la base de Kourou transformée en base militaire secrète. A eux de trouver le moyen de dévier l'objet stellaire ou l'annihiler avec des charges nucléaires.
Seulement voilà, l'information fuite. L'Humanité est en danger. Une vague immense de panique s'installe, les gouvernements sont incapables de faire face aux déferlements de violence. Emeutes, pillages, meurtres. Désormais c'est la société qui s'effondre et chacun tente de se protéger comme il peut. A des milliers de kilomètres de là, sur un cargo scientifique en route vers le cercle polaire arctique, la situation est un peu différente. Jack le photographe et Maya la scientifique font partie d'une équipe qui tente de conserver un objectif afin de mieux appréhender l'avenir. Seulement, lorsqu'on a de la famille à terre, rien n'est facile.
"Mais Maya ne regardait pas vers le nord. Elle regardait en haut, elle regardait le ciel, parce que c'était là, désormais, que se trouvait "la fin"."
Ben Schwartz, chef de la coopération internationale, met à mal son mantra personnel de scientifique qui disait qu'il avait toujours le temps. Sauf qu'il n'avait pas anticipé le scénario qu'il vit, lui le père de plusieurs scénarii catastrophes censés anticiper et trouver des solutions à des situations extrêmes. Plus le moment de l'impact avec la comète approche, moins il est convaincu que l'Humanité y survivra...
La Comète est un roman catastrophe de facture classique qui détaille mois par mois un effondrement mondial de la société, incapable de faire face à un danger imminent. Claire Holroyde a choisi une comète, cela aurait pu être une pandémie ou une invasion extraterrestre. Au moins le choix de l'objet interstellaire écarte d'emblée une responsabilité humaine. Au fil des pages, on se rend compte que l'Humanité est bien fragile, incapable de coopération, sauf en petit groupe, entravée jusqu'au dernier moment par des considérations politiques et militaires.
Un sentiment de "trop tard" nous anime et nous rappelle que nous sommes vraiment peu de chose dans l'Univers. Finalement, le véritable danger se trouvait ailleurs.
Ed. Gallmeister, mai 2021, traduit de l'anglais (USA) par Jacques Mailhes 512 pages, 25.40€
Titre original : The Effort