vendredi 13 juin 2014

La briscola à cinq, Marco Malvaldi

Ed. 10/18, juin 2014, collections Grands Détectives, traduit de l'italien par Nathalie Bauer, 168 pages, 6.6 euros

Enquête en Toscane.


La briscola à cinq c'est un jeu de cartes, qui ne se joue pas normalement à cinq, mais qui permet de passer le temps aux petits vieux qui squattent le bar de Massimo. Parmi eux, son propre grand-père, alors de temps en temps, il se joint à eux pour une partie ponctuée de cancans du village.
Depuis qu'une certaine Alina Costa a été retrouvée morte dans une poubelle près d'ici, tout le petit groupe y va de son avis et de ses soupçons. Massimo, lui, entame sa propre enquête, car c'est de son bar que celui qui a retrouvé le corps a téléphoné à la police. Ainsi, il fut un des premiers sur les lieux du crime, et a pu observer de visu la scène.
En plus, quand on sait que le commissaire en charge de l'enquête est Fusco, l'avancée de l'enquête sera difficile à connaître tant le policier, surnommé "l'illustrissime commissaire" n'est pas un communicant hors pair. Heureusement, le barman est ami avec le médecin légiste, le Dr Carli, et il peut compter sur lui pour échanger leurs points de vue...
Les rumeurs vont bon train, chacun y va de sa connaissance de l'entourage familial d'Alina, ou de ses habitudes dans les boites de nuit du coin. Pas facile de trouver le bon fil d'Ariane au beau milieu de ce fatras de pseudo-vérités!
Dans ce roman, on ne plonge pas dans le polar noir. Certes, il y a crime mais l'intrigue finalement semble secondaire, s'effaçant au profit d'une ambiance bien locale. Ainsi, le lecteur découvre la mentalité des habitants du coin, l'humour bien particulier des retraités du bar Le Lume. La briscola à cinq décrit finalement un art de vivre à l'italienne, où les journées tournent au ralenti à cause de la chaleur, où les esprits s'échauffent dès la tombée du jour.
Massimo est un personnage central, tout en finesse, qui cache bien son jeu.

Marco Malvaldi, après Le mystère de Roccapendente, offre un roman policier qui se lit d'une traite, sans surprises cependant. On pouvait s'attendre à un peu plus de complexité finalement.