jeudi 20 mars 2014

Le signal, Ron Carlson

 Ed. Gallmeister, collection Nature Writing, traduit de l'anglais (USA) par Sophie Aslanides, janvier 2011, 222 pages, 22.4 euros

Classique et sans surprise


Les éditions Gallmeister ont la particularité d'éditer des livres dont le lieu de l'action se déroule dans les grands espaces. C'est d'ailleurs eux qui ont édités Sukkwan Island qui fit du bruit et obtint (à juste titre) un prix littéraire. Et c'est peut-être en surfant sur ce flair de génie qu'ils avaient eu pour le livre de David Vann qu'ils ont décidés d'écrire une quatrième de couverture accrocheuse, je cite "le destin d'un amour qui s'achève avec un suspense qui nous mène au paroxysme de l'angoisse. Un livre palpitant qui se lit d'une traite."
Ô rage, ô désespoir, ô tristesse ennemie, le suspens est surtout très prévisible, et l'histoire bien que plaisante, ne retourne pas les nerfs. Cependant, on ne peut pas reprocher à une maison d'édition sa stratégie commerciale, et moi, en tant que lectrice, seul le livre m'intéresse. Moi qui aime glaner ça et là des bons mots, de belles phrases, je n'ai rien trouvé, car ce roman manque cruellement de profondeur, d'intermèdes de réflexion sur telle ou telle situation. Néanmoins, ce défaut est couvert en partie par un couple attachant, Vonnie et Mack, bon bougre amoureux et en expiation continuelle de ses erreurs passées, mais "homme nature" par excellence, un GPS à lui tout seul au fin fond des bois! Et c'est pour cette raison, qu'il tente une dernière fois de mener à bien une mission foireuse pour le compte d'un escroc, tout en essayant, le temps d'un séjour pêche avec son ex de recoller les morceaux, ou plutôt de montrer une image un peu plus gratifiante de sa personne.
 Alors, le lecteur se laisse emporter par ce pseudo road movie car les descriptions de paysages sont magnifiques, si bien que l'intrigue devient secondaire et la fin ultra prévisible. Alors bon, modeste contrat rempli dans le sens où ce fut une lecture plaisir sans prise de tête!