"Ce qu'aimer veut dire"
"Il me suffirait de rester longtemps sans voir le maître pour faire faner mon amour pour lui. (...) Mais depuis que j'avais décidé de ne pas risquer de le rencontrer, je ne pouvais plus me promener simplement, sans but précis. Je ne savais plus comment passer mes jours de congé. (...) Qu'est-ce qui m'arrivait? "
Tsukiko comprend qu'elle aime le maître, or, elle elle a du mal à assumer ce sentiment du fait de l'âge de ce dernier. N'est-il pas "obcène" d'aimer un vieil homme? De plus, le maître ne semble pas être réceptif: rien ne change dans ses habitudes ou son comportement vis à vis de la jeune femme. Sauf, qu'un jour, autour d'un saké, il lui propose un petit voyage sur une ile montagneuse...
Ce manga, tout comme le roman, de décrire un amour naissant et profond entre deux êtres que tout sépare sauf la solitude. Peu à peu, le lecteur ne se rend plus compte de la vieillesse présumée du maître et se concentre sur les relations entre les deux amis. Tout en pudeur, inexorablement, Tsukiko et son ancien professeur de japonais vont accepter ce qu'ils ressentent et apprendre à s'aimer.
Le dessin est soigné, très axé sur les expressions de visage. L'attitude des personnages suffit à transcrire une émotion, une ambiance.
Enfin, pour ajouter une touche personnelle, le dernier chapitre est une invention de l'auteur. L'épisode des Tengus n'existe pas dans le roman de Kawakami, mais donnent une dimension poétique en guise d'épilogue.
Ayant lu le roman en premier, j'avais quelques réserves en abordant l'adaptation illustrée de cette œuvre. Finalement, ce fut une très belle découverte, parfaitement fidèle, et qui a su mettre en valeur tous les sentiments abordés par son aîné.