Ed. Le buveur d'encre, novembre 2013,16 euros
Jade passe quelques jours de vacances chez sa grand mère qui possède une grande maison à la campagne. Ces instants sont doux pour la petite fille: jeux avec Clémence, la voisine, visite aux cygnes sur le lac voisin, et puis surtout les moments partagés avec son aïeule.
Un élément nouveau décore la chambre de Jade: une peinture à l'huile représentant grand-maman à vingt ans avec un magnifique collier de perles.Jade est subjuguée par le bijou, et lorsqu'elle l'a entre les mains, la fascination la pousse à désobéir: à défaut de ranger la cassette remplie de trésors, elle préfère emporter en cachette ce fameux collier de perles!
"Avant de la ranger, Jade ne résiste pas à la tentation de glisser le collier dans sa poche. Elle croise son regard dans le miroir: ses joues sont aussi rouges que les fleurs du camélia du jardin. Le cœur martelant sa poitrine, elle dévale l'escalier et court en direction de l'étang."
A la fois excitée et angoissée par son acte, elle court jusqu'au bord du lac, bien décidée à se regarder dans l'eau parée du collier, tel Narcisse contemplant son reflet. Or, le bijou tombe dans la mare, en "formant de grands cercles". Que faire? Et son absence doit sembler bien longue à la maison! Il faut à tout prix trouver une solution.
La convoitise pousse à des gestes inattendus. Jade ne se serait jamais crue capable de voler, mais la tentation et l'impatience ont été plus fortes que la raison. Sans porter de jugement, l'auteure raconte comment la petite fille tente de réparer son erreur sans que sa grand-mère se doute de quelque chose. En effet, avouer, c'est aussi reconnaître ses torts et craindre de voir de la déception sur le visage d'un être aimé.
Dans la grande tradition de l'album, les pages proposent des illustrations pleines de couleurs, remplissant entièrement les pages. Le texte n'est qu'un support complémentaire à un récit qui se comprend avec les dessins. Jade, omniprésente, permet la compréhension d'ensemble, grâce aux émotions de son visage, brillamment dépeintes. Les traits fuyants, et les contours parfois esquissés des décors et paysages appellent au mouvement car tout se joue dans l'urgence et la peur d'être démasquée.
A travers une trame simple, les auteures jouent la carte de la transparence, et rappellent que les bêtises des enfants leur apprennent aussi à devenir des adultes responsables.
A partir de 8 ans