Bulle zen
L'intrigue est nébuleuse, voire inexistante, mais l'essentiel n'est pas là. En permettant au lecteur de suivre les pérégrinations d'un homme dans un des deux plus grands parcs tokyoïtes, l'auteur a désiré avant tout, avec les mots, retranscrire une ambiance, un art de vivre.
Les rencontres se font au détour d'une allée et restent superficielles. On ne connaît même pas les noms des deux personnages récurrents (un homme et une femme). Après avoir échangés quelques mots dans le métro, ils se retrouvent le midi dans le parc où ils parlent de la vie, leurs sensations, les gens qui passent. ..
La seule véritable réflexion se fait à partir du slogan d'une pub "Même après votre mort, un partie de vous continue à vivre." Autour du thème du don d'organes et ce qu'il génère, le lecteur prend du recul et assimile le parc comme un véritable poumon ou un cœur palpitant.
Ainsi, les excentriques rencontrés opposent un contraste avec le sérieux des salary man. Mais c'est ça aussi la réalité urbaine, la possibilité de croiser toutes sortes de gens dans un espace relativement réduit.
Enfin, alors que le jeune homme reste dans un périmètre bien précis (il vit chez une amie alors que son appartement est à deux pas) et multiplie les rencontres et les échanges dans le parc, son double informatique voyage.... d'où la question "étrange et pénétrante" du moi et du surmoi mobile.
Ces 115 pages méritent qu'on s'y attarde et surtout ne souffrent pas d'un point de vue trop "à chaud". Il faut du temps pour considérer toute la teneur du contenu.