"Lorsque la saison des pluies sera de retour, je reviendrai sans faute voir comment vous vous débrouillez tous les deux."Mio se meurt, et pour rassurer son mari Takkun qui va se retrouver seul avec Yuji leur petit garçon de six ans, elle lui fait cette étrange promesse...
Une année se passe où les deux garçon apprennent à vivre à deux. Takkun malgré un système immunitaire défaillant, comparable à "un réseau de défense d'un pays au budget et aux effectifs réduits. Prompt à céder aux invasions", pense s'en sortir convenablement. Le souvenir de Mio n'est jamais très loin, d'ailleurs, l'idée même de sa mort lui est intolérable:
"Voici ce que je me suis dit quand Mio est morte. Celui qui a crée notre planète n'en a-t-il pas conçu une autre en même temps, quelque part dans l'univers? La planète où vont les défunts"Cette idée, quoique farfelue, conforte et l'apaise.
Un jour, au début de la saison des pluies,lors d'une promenade en forêt, près de l'usine désaffectée où Yuji a l'habitude de trouver des petits trésors, Mio réapparaît....
Mio, sans souvenir, reprend petit à petit sa place dans le foyer, et comble les vides crées par son absence. Aux yeux de Yuji, elle devient "une héroïne de légende".
La trame est simple, poétique, surfant avec le fantastique simplement pour exprimer l'amour d'un couple au delà de la disparition. Les puristes diront que l'histoire est tirée par les cheveux, que la fin proposée est un poil loufoque, mais il faut se laisser entraîner par ce déferlement de bons sentiments, d'introspection mais aussi de chagrin de la perte de l'être aimé.
Pour combattre sa douleur, Takkun veut écrire un roman, car "les romans sont la nourriture du cœur. Ce sont les lampes qui illuminent les ténèbres, la joie qui surpasse l'amour."
Servi par des personnages attachants et des dialogues de qualité, l'histoire se lit rapidement voir même avidement, et on se surprend à verser une larme à la fin.
A découvrir !
Ed. Flammarion, février 2012, traduit du japonais par Mathilde Bouhon, 320 pages, 19.5 euros