Ed. Le Livre de Poche, octobre 2007, 576 pages, 7.6 euros
"Et la mort rouge les tenait en son pouvoir"
résumé du livre
Jack
Torrance est un homme rongé de remords depuis qu'il a fracturé le bras
de son fils Danny un soir de beuverie. Depuis, il a cessé de boire et
tente de retrouver l'inspiration, lui qui, jusqu'à peu, était considéré
comme un nouvelliste très prometteur. Son épouse, Wendy, espère que cet
emploi de gardien d'hiver de l'hôtel Overlook sera l'occasion d'un
nouveau départ. Or, les pouvoirs de double vue de Danny s'accentuent.
Son ami imaginaire Tony le prévient: "n'y va pas Danny"...La mort rôde,
L'enfant le sent.
A
partir d'une situation donnée, Stephen King a le don d'écrire un roman
prenant dans lequel les personnages rivalisent de finesse psychologique.
Lorsqu'il accepte l'emploi de gardien, Jack connaît tout du "mal des
blédards": "une réaction claustrophobique de certains sujets lorsqu'on
les enferme pour de longues périodes avec d'autres personnes."
Simplement, naïvement, cet homme rongé de culpabilité, croit que ce mal
étrange n'est pas pour lui. Or, au fur et à mesure du récit, la raison
de Jack vacille tandis que le Don de Danny prend des proportions
inquiétantes. L'Hôtel Overlook aussi devient un personnage à part
entière au passé sulfureux et dramatique. "Ce lieu maudit enfante des
monstres" paraît-il... La découverte de l'album aux coupures de presse
sur l'hôtel symbolise un basculement dans le récit. Jack considère alors
que l'hôtel est le seul endroit où sa guérison est possible pour
"canaliser et neutraliser la force qui a failli le rendre fou". Mais,
son esprit est devenu "une sorte de pieuvre qui tourbillonnait dans un
azur implacable"...Wendy et Danny vont assister, impuissant, à la prise
de pouvoir de l'Overlook sur les âmes. Le lecteur assiste à la lente
désintégration d'une personnalité, ponctuée de retours de plus en plus
sporadiques à la raison. Les pouvoirs de Danny anticipent les futures
scènes à venir de façon cohérente, sans toutefois en dévoiler les
issues. Quant à Wendy, elle incarne "la raison", celle sur qui on peut
compter pour analyser et remettre les événements à leurs justes
proportions. De ce trio "infernal", Stephen King a écrit un superbe
roman, devenu, à juste titre , un de ces classiques, effrayant à
souhait.