Ed. 10/18, trad. de l'anglais (USA) par Marc Gibot, Ed 10/18, première diffusion en 1984, 350 pages, 7.5 euros
Claque littéraire!
Harry
White a tout pour réussir: du bagout, du sex appeal, un sens inné des
affaires dans sa spécialité, et un égocentrisme qu'il entretient
jalousement. Fils unique chéri de ses parents chez lesquels il vit
encore, il passe son temps entre le boulot, ses amis, et son passe-temps
préféré: "chasser et baiser" des femmes mariées. Eh oui, Harry le
Baiseur est un érotomane qui s'assume et qui voit dans la multiplication
des conquêtes le moyen de relâcher la tension et l'anxiété qui
assaillent ses tripes!
Un jour pourtant, une fille retient son attention. Linda incarne "la
Dame au sourire"; il voit en elle ce que son chef demande de lui s'il
veut gravir les marches de la réussite:une vie de famille bien rangée,
être un bon mari et un bon père. Très amoureux, ils se marient, achètent
une maison, deviennent parents sauf que...
... Sauf que Harry reprend ses anciennes habitudes sans vraiment savoir pourquoi: "il sentit une boule se former dans son estomac, une petite boule, et il eut subitement la gorge sèche, et il sentit qu'un changement se faisait en lui, intérieurement et extérieurement." Ainsi, il recommence à chasser et consommer de manière frénétique, et se rend compte que cette pratique le libère:
"Bien entendu, il ne baisait pas une fille tous les vendredis, mais c'était sans importance. Ce qui était important, c'était que cette routine, ce petit jeu l'eussent libéré de son obsession, et qu'il put se consacrer à son travail et faire face aux responsabilités que sa situation impliquait."
En fait, Harry souffre. Il souffre de voir Linda pâtir de ses changements d'humeurs, il souffre de ne plus pouvoir maîtriser ses pulsions comme il veut. Il décide donc d'assumer non pas par plaisir, mais parce qu'il ne veut pas devenir fou. Commence alors une descente aux enfers afin de calmer la vague d'insatisfaction qui l'envahit de manière régulière. Mais, se trouvant très vite au fond de l'abîme, dans un quartier "puant et dégueulasse" en train de "baiser une pocharde en chaleur", risquant à chaque fois de contracter une maladie vénérienne, Harry décide de trouver très vite un substitut au sexe: le vol, puis...
"ravaler et refouler son démon sans jamais reconnaître son existence" telle est la vie d'Harry White. Il se fout de la morale généralement admise, mais c'est la lutte permanente avec son éthique personnelle, ainsi que l'incapacité de rendre heureux ses proches de manière durable qui le hantent. Peu à peu, il se sent dépasser par le démon qui est en lui...
L'auteur va droit au but, sans fioriture, adaptant le rythme de ses phrases et sa typographie en fonction de l'action qu'il décrit. Et le résultat témoigne d'une absolue maîtrise du procédé littéraire utilisé pour écrire l'histoire d'un homme en proie à un démon incurable, en lutte perpétuelle contre lui-même.
Magistral.
... Sauf que Harry reprend ses anciennes habitudes sans vraiment savoir pourquoi: "il sentit une boule se former dans son estomac, une petite boule, et il eut subitement la gorge sèche, et il sentit qu'un changement se faisait en lui, intérieurement et extérieurement." Ainsi, il recommence à chasser et consommer de manière frénétique, et se rend compte que cette pratique le libère:
"Bien entendu, il ne baisait pas une fille tous les vendredis, mais c'était sans importance. Ce qui était important, c'était que cette routine, ce petit jeu l'eussent libéré de son obsession, et qu'il put se consacrer à son travail et faire face aux responsabilités que sa situation impliquait."
En fait, Harry souffre. Il souffre de voir Linda pâtir de ses changements d'humeurs, il souffre de ne plus pouvoir maîtriser ses pulsions comme il veut. Il décide donc d'assumer non pas par plaisir, mais parce qu'il ne veut pas devenir fou. Commence alors une descente aux enfers afin de calmer la vague d'insatisfaction qui l'envahit de manière régulière. Mais, se trouvant très vite au fond de l'abîme, dans un quartier "puant et dégueulasse" en train de "baiser une pocharde en chaleur", risquant à chaque fois de contracter une maladie vénérienne, Harry décide de trouver très vite un substitut au sexe: le vol, puis...
"ravaler et refouler son démon sans jamais reconnaître son existence" telle est la vie d'Harry White. Il se fout de la morale généralement admise, mais c'est la lutte permanente avec son éthique personnelle, ainsi que l'incapacité de rendre heureux ses proches de manière durable qui le hantent. Peu à peu, il se sent dépasser par le démon qui est en lui...
L'auteur va droit au but, sans fioriture, adaptant le rythme de ses phrases et sa typographie en fonction de l'action qu'il décrit. Et le résultat témoigne d'une absolue maîtrise du procédé littéraire utilisé pour écrire l'histoire d'un homme en proie à un démon incurable, en lutte perpétuelle contre lui-même.
Magistral.