Editions J'ai Lu, nouvelle traduction de l'anglais (USA) par Marie de Prémonville 2006, 254 pages, 6.10 euros
Version illustrée par Michael Whelan
Texte revu et enrichi par l'auteur ; titre original The Dark Tower, The Gunslinger
Dans "un monde qui a changé", un homme seul, Roland de Gilead, poursuit l'homme en noir. Ce dernier a des semaines d'avance sur lui, mais ce n'est rien pour Roland. Cela n'entame en rien sa poursuite. Tant pis si l'eau et la nourriture ne sont pas abondantes, tant pis si la solitude est sa compagne, car sans l'homme en noir, il ne pourra atteindre sa quête ultime : la Tour Sombre.
De cette tour, il ne sait rien, seulement qu'elle est son but et qu'il risque fort de ne pas l'atteindre. Il a été éduqué et préparé pour la retrouver, et rien ne pourra l'en empêcher.
Dans ces paysages désertiques qu'il traverse, subsistent des traces de la civilisation disparue : ici des rails abandonnés, là une vieille pompe à essence, encore plus loin, des ruines d'édifice. De plus Gilead emploie une langue qui ressemble fort à celle d'avant, tout en maniant le Haut parler propre aux Pistoleros. Maintenant, il est le dernier, à lui de montrer de quoi il est capable en affrontant son ennemi.
"- Un sorcier ?- le Pistolero éclata de rire - Moi je suis un homme, c'est tout.
- Vous ne l'aurez jamais.
- Si, je l'aurai."
Sur ce long chemin monotone, il rencontre Jake un gamin qui ne sait pas comment il est arrivé là. Sa mémoire est parsemée de bribes de souvenirs du monde d'avant d'où apparemment il est originaire. Une amitié forte se noue, Roland commence à l'aimer comme un père, sauf que l’oracle lui annonce qui lui faudra le sacrifier s'il veut atteindre l'homme en noir, et à travers lui le roi de la Tour.
"Je suis le suppôt le plus obscur de celui qui dirige aujourd'hui la Tour sombre, et la Terre a été livrée à la main rouge de ce roi".
Tout est histoire de proportion : il existe des mondes parallèles que l'on peut atteindre comme il existe des informations que le cerveau n'est pas capable de comprendre s'il s'impose des limites. D'ailleurs, c'est une des raisons de la disparition du "monde d'avant". Ainsi, Roland doit garder l'esprit ouvert pour atteindre son but.
" Le plus grand mystère qu'offre l'univers n'est pas la vie, mais la proportion. La proportion englobe la vie, et la Tour englobe la proportion."
Le cycle de La Tour Sombre est l'ouvrage de référence de Stephen King, c'est même, paraît-il le récit qu'il préfère dans son oeuvre. Le lecteur est emporté dans un monde totalement inconnu au premier abord, mais dans lequel survivent des fragments de ce qu'on connaît.
La quête est prodigieuse et mystérieuse à souhait ; le récit est sans fausse note, complètement abouti, alors on chemine vers le tome 2 sans problème.