Parce qu'il est homme...
Livre phare de la littérature de Science-Fiction, écrit en 1954, et situant le récit entre 1976 et 1979.
"Le
monde est devenu fou, songea-t-il. Les morts s'y promènent à leur
guise, et cela ne m'étonne même plus."
Robert Neville est le dernier
survivant d'une épidémie ayant touché toute la population, ou plutôt
dernier survivant sain car, la nuit, ses voisins, et les autres
new-yorkais sortent à la recherche de sang frais...
Ce sont des vampires
mais ayant gardé des traits humains. Ils se divisent en deux catégories:
ceux morts durant l'épidémie et qui reviennent à la vie, et ceux
"vivants" touchés par le virus.
Richard, semble-t-il, est immunisé naturellement. Il
organise sa vie en partant du principe que "son existence n'en reste pas
moins un combat stérile et sans joie", "une énigme" que "son
acharnement à vivre" dans un monde qui n'existe plus.
Le lecteur suit de
mois en mois l'évolution psychologique et matérielle de Neville: ses
abattements, ses nuits blanches, ses introspections douloureuses, ses
moments d'euphorie.
Petit à petit, il devient l'incarnation de la "vie à
tout prix", un peu comme le héros de La Route de Mc Carthy: il
s'acharne à survivre dans un monde à l'agonie.
A force, le monde se
réduit à la seule dimension du présent immédiat, "un présent tout entier
fondé sur la survie, ignorant les sommets de la joie comme les abîmes
du désespoir".
Au delà du récit et de la chasse aux vampires, ce roman
propose une véritable réflexion sur la solitude, l'isolement,
l'existence lorsque les piliers fondamentaux ont disparu. Pas de
monstres sanguinaires, pas de zombies comme dans le film éponyme, mais "ils",
"les autres" sont devenus la nouvelle société émergente dans laquelle Neville
incarne le danger et l'intrus à détruire.
Dès lors, il est devenu une légende.