Ed. Folio Gallimard, mars 2012, traduit de l'anglais par Josée Kamoun, 480 pages, 8.4 euros
Road movie d'un personnage trop ordinaire...
Maxwell
Sim (comme la marque de café, la carte sim ou l'humoriste français) est
un homme transparent. Son mariage n'est plus que du passé, son enfance
fut bien morne, son boulot est en "stand by". Il se rend compte qu'il
est atteint de la maladie du siècle, la dépression, mais cette prise de
conscience ne le perturbe pas plus. Sa femme est partie avec "des
congères de frustration", le laissant seul avec lui-même.
Pourtant Sim a
plein d'amis, mais il ne les connaît pas car ils sont sur Facebook et
sont virtuels...
Il déplore la technologie qui a rendue la solitude des gens encore plus flagrante. De plus, notre narrateur est en perpétuel décalage entre ce qu'il pense et ce qui se passe réellement, ce qui nous vaut des pages hilarantes...
Il déplore la technologie qui a rendue la solitude des gens encore plus flagrante. De plus, notre narrateur est en perpétuel décalage entre ce qu'il pense et ce qui se passe réellement, ce qui nous vaut des pages hilarantes...
Bref, c'est un homme seul qui se lamente de
la détérioration des relations humaines véritables. Engagé comme
commercial pour une entreprise de brosse à dents, Sim doit rejoindre l’Écosse. De là commence un road movie qui le conduira à revoir des
connaissances, à en connaitre d'autres, mais surtout à tomber amoureux
de la voix sensuelle de son GPS, seule voix audible dans le paysage
enneigé écossais.
Le récit pourrait devenir bien ennuyeux, mais Coe la
rendu protéiforme, ponctué de mails, d'un manuscrit, d'un récit de
voyage ou encore d'un journal intime. Ces lectures permettent à chaque
fois d'en connaître un peu plus sur le narrateur sans toutefois en
dévoiler la fin. Au fil de la lecture, Sim se confond avec Donad
Crowhurst, navigateur anglais, qui sombra dans la folie pendant une
course en mer.Pourtant le lecteur qui trouvera la fin sera bien
intelligent car les quinze dernières pages sont simplement bluffantes.
Attention, ce n'est pas un "twist" comme la page 113 de Sukkwan
Island, mais simplement elle révèle un Jonatan Coe au sommet de son art
de romancier, portant la fiction jusqu'à ses derniers retranchements.
Alors qu'il apparaît sans qualités et terriblement banal, Sim, au fil des pages, devient vraiment attachant.Et pour cela, il rencontre des personnages qui enrichissent le récit. Roman à tiroirs Pas vraiment, mais un roman d'une incroyable richesse dans son traitement de la fiction, parfois très drôle, et qui aborde des sujets comme la dépression et la solitude de façon originale.
Vous pouvez vous y plonger les yeux fermés, vous y ressortirez ravi(e).
Bonne lecture!
Alors qu'il apparaît sans qualités et terriblement banal, Sim, au fil des pages, devient vraiment attachant.Et pour cela, il rencontre des personnages qui enrichissent le récit. Roman à tiroirs Pas vraiment, mais un roman d'une incroyable richesse dans son traitement de la fiction, parfois très drôle, et qui aborde des sujets comme la dépression et la solitude de façon originale.
Vous pouvez vous y plonger les yeux fermés, vous y ressortirez ravi(e).
Bonne lecture!