La croisière s'amuse!
Par petites touches, le lecteur comprend que les vacances de l'héroïne n'ont pas que des fins touristiques ou écologiques.
Furieusement indépendante: "être amoureuse, je déteste ça. On est à la merci de ses hormones.(...)Paroles stupides. Actes irréfléchis",Béa cultive son célibat comme d'autres cultivent leur jardin. Certes, elle ne compte plus ses aventures, mais un événement tapi au fond d'elle et qui ressurgit chaque nuit l'empêche de s'engager.
Ses préparatifs de voyages sont étranges. Outre le fait qu'elle doit trouver une doudoune en plein été, elle remplit ses valises d'alcool fort dans l'intention de garder un certain degré d'ébriété tout le long de sa croisière!
Toujours "branchée en mode auto dérision", Béa devient vite un personnage attachant et qui détonne parmi les autres touristes embarqués, ce qui lui vaut les avances d'un des pilotes, un certain Georg. Or, les paysages magnifiques et les animaux sont vite relégués au second plan pour faire place à un huis clos sur le bateau, quoique jamais oppressant pour le lecteur, dans lequel la jeune femme se dévoile peu à peu. En fait, la beauté de ce qu'elle contemple devient une motivation supplémentaire pour tourner la page et commencer une nouvelle vie...
Même si aux trois quarts du roman le voile se lève sur le suspens, les péripéties ne s'arrêtent pas car l'auteur a su allier à son intrigue une réflexion écologique bienvenue, jamais barbante, sur l'exploitation touristique de la zone arctique. Ainsi, Zona frigida décrit aussi bien la zone la plus froide de la Norvège que le cœur de Béa, trop tôt gelé dans sa jeunesse, et qu'elle essaye de réchauffer en accomplissant sa vengeance.
Finalement, un livre distrayant et propice à l'évasion.
Sur ce blog, la trilogie des Neshov du même auteur: http://virginieneufville.blogspot.fr/2014/02/la-trilogie-des-neshov-ann-bradge.html