La trilogie des Neshov, Ann B.Radge
Editions 10/18 pour les trois tomes, traduit du norvégien par Jean Renaud
Il a fallu cent cinquante pages parsemées de
détails inutiles et d'une écriture franchement laborieuse pour que
l'intrigue se mette enfin en route et entraîne le lecteur vers le cœur
du sujet promis par la quatrième de couverture. Une fois le long
épilogue passé, le rythme s'emballe, le récit ne ronronne plus, bref, on
sait pourquoi on tourne les pages. Avec le recul, je pense que le début
n'est peut-être pas si inutile que ça finalement , et servira à une
compréhension plus globale de l"histoire. "Terre des mensonges" c'est la
terre ou plutôt la ferme délabrée de la famille Neshov qui, ayant connu
son heure de prospérité, n'est devenue que l'ombre d'elle-même, "sale
et pitoyable", qui fait penser "à un reportage sur les familles russes
misérables".
Trois enfants ont grandi dans cette ferme, mais seul l'aîné, Tor y est resté. Margido dirige une entreprise de pompes funèbres, quant à Erlend, il est parti au Danemark vivre pleinement son homosexualité. Ah, c'est sûr, cette famille n'est pas le modèle familial fantasmé et Neshov n'est pas l'endroit rêvé où rester! Leur mère meurt, les trois frères se retrouvent autour d'un père solitaire et peu aimé, et de la fille de Tor, Torunn qui découvre cet étrange univers. Tor est perdu. Lui qui a pris l'habitude de ne parler qu'à ses cochons se sent brusquement envahi par tant de personnes à la fois. Qui dit deuil, dit héritage, et c'est là que les choses se compliquent mais il faut attendre l'extrême fin pour comprendre la signification profonde du titre et la justification probable des deux tomes suivants. Avec une intrigue tordue à souhait, servie par des personnages aussi opposés que vraisemblables, l'auteur offre ici le prologue d'une saga prenante. A suivre donc!
Commençons par le positif: ça se lit vite, ça se lit bien, et il n'y pas de temps morts. Les personnages découverts dans le premier tome n'évoluent pas beaucoup. Le récit est sympathique mais avec une impression de "lissage" comme si on restait à la surface des événements décrits. Et c'est là que le bât blesse. Plus on tourne les pages, plus on a une impression de remplissage inutile ou d'événements futiles mis bout à bout. Seule Torunn, la fille de Tor, sort du lot et son personnage s'épaissit. Tor reste un "abominable" sauvage, Margido, un entrepreneur de pompes funèbres déchiré entre sa foi et ses désirs, et Erlend, un homosexuel dont tout réussit...On tourne en rond et on l'impression de relire parfois les mêmes scènes que dans le tome 1. L'ensemble manque de profondeur narrative. Rien de bien transcendant et l'auteur "s'arrache" sur la fin pour attirer le lecteur vers le tome 3 (que je vais lire vu que j'en ai déjà lu deux). Ainsi, le succès de cette trilogie est sûrement à rapprocher en France des succès de Musso, Lévy ou autre Pancol: des livres "pas prise de tête", idéaux pour les vacances, mais vite lu, vite oublié. Ouppsss! Je me suis laissée prendre à la mode norvégienne!
Torrun a finalement récupéré l'exploitation
familiale. Elle a mis sa vie de côté, forcée par les événements. Son
quotidien se résume à s'occuper des porcs et de son grand-père....Or, on
sent bien que cette situation ne peut perdurer. Margido, l'oncle qui
habite la ville voisine, le sent bien mais se sent incapable de lui
venir en aide. Il se contente de prier pour elle, belle hypocrisie.
Erlend, l'autre oncle vivant au Danemark, ne comprend pas les états
d'âme de sa nièce. Trop excité à l'idée de devenir père et de convertir
les anciens silos à grains de la ferme en loft dernier cri, il se
contente d'être "sourd et aveugle" à ce qui se passe réellement à
Neshov. Et, puis, un matin, Torrun, à bout, part...Ce dernier tome a au
moins le mérite de mettre en évidence la part d'égoïsme de chacun
lorsqu'il s'agit d'ouvrir les yeux sur les soucis d'un membre de sa
famille, et permet de donner un peu de "peps" à un récit qui en manque
cruellement. A défaut de "creuser" dans l'intimité familiale des Neshov,
l'auteur se contente de retranscrire des passages entiers du tome 2
pour justifier le comportement de ses personnages...A tout vouloir
régler avant l'épilogue, on se retrouve avec un roman inégal dont la fin
donne une impression de bâclé ou de déjà vu, mais surtout invite à une
réflexion étrange que "trop de sentiments tuent les sentiments".
Finalement, cette trilogie ne m'a pas conquise complètement. Trop
ronronnante et trop prévisible, l'intrigue a sombré dans une facilité
factice trop ressemblante à des séries B de télévision. Dommage.
TOME 1: La terre des mensonges
Trois enfants ont grandi dans cette ferme, mais seul l'aîné, Tor y est resté. Margido dirige une entreprise de pompes funèbres, quant à Erlend, il est parti au Danemark vivre pleinement son homosexualité. Ah, c'est sûr, cette famille n'est pas le modèle familial fantasmé et Neshov n'est pas l'endroit rêvé où rester! Leur mère meurt, les trois frères se retrouvent autour d'un père solitaire et peu aimé, et de la fille de Tor, Torunn qui découvre cet étrange univers. Tor est perdu. Lui qui a pris l'habitude de ne parler qu'à ses cochons se sent brusquement envahi par tant de personnes à la fois. Qui dit deuil, dit héritage, et c'est là que les choses se compliquent mais il faut attendre l'extrême fin pour comprendre la signification profonde du titre et la justification probable des deux tomes suivants. Avec une intrigue tordue à souhait, servie par des personnages aussi opposés que vraisemblables, l'auteur offre ici le prologue d'une saga prenante. A suivre donc!
TOME 2: la ferme des Neshov
Commençons par le positif: ça se lit vite, ça se lit bien, et il n'y pas de temps morts. Les personnages découverts dans le premier tome n'évoluent pas beaucoup. Le récit est sympathique mais avec une impression de "lissage" comme si on restait à la surface des événements décrits. Et c'est là que le bât blesse. Plus on tourne les pages, plus on a une impression de remplissage inutile ou d'événements futiles mis bout à bout. Seule Torunn, la fille de Tor, sort du lot et son personnage s'épaissit. Tor reste un "abominable" sauvage, Margido, un entrepreneur de pompes funèbres déchiré entre sa foi et ses désirs, et Erlend, un homosexuel dont tout réussit...On tourne en rond et on l'impression de relire parfois les mêmes scènes que dans le tome 1. L'ensemble manque de profondeur narrative. Rien de bien transcendant et l'auteur "s'arrache" sur la fin pour attirer le lecteur vers le tome 3 (que je vais lire vu que j'en ai déjà lu deux). Ainsi, le succès de cette trilogie est sûrement à rapprocher en France des succès de Musso, Lévy ou autre Pancol: des livres "pas prise de tête", idéaux pour les vacances, mais vite lu, vite oublié. Ouppsss! Je me suis laissée prendre à la mode norvégienne!