Les années collège
Adèle et Frédéric, amis depuis la maternelle, ont un problème depuis qu'ils sont au collège. Désespérément normaux, ils n'arrivent pas à s'intégrer aux autres. En effet, le collège, selon Adèle est une véritable dictature: "la différence est un défaut, l'originalité une tare. Au collège, il faut se fondre dans la masse ou devenir invisible."
Alors, la tante Sophia, un brin envahissante, pense que le problème vient du fait que sa nièce n'est pas assez féminine. Mais, être maquillée comme "une poupée de foire" est-il un gage suffisant d'acceptation? Les deux amis décident donc, pour s'intégrer, de former un faux couple. Ainsi, ils seront pour une fois LE sujet de conversation du collège, et surtout, ils se fondront dans la masse.
Or, le mensonge a ses limites. Il suffit qu'un jour Adèle et Frédéric croisent Brian, un ami photographe de la famille, et que celui les prend en photo pour une pub, pour que les deux ados se sentent dépassés par les événements...
La force de ce roman est la narratrice. Adèle est une jeune fille à la réflexion incisive, un poil en opposition avec sa mère (normal à cet âge!), et très lucide. Ainsi, le lecteur ne s'ennuie pas car elle porte l'histoire et lui donne un rythme trépidant. Le lecteur ado s'y reconnaîtra merveilleusement bien.
La trame du récit tient bien la route. On y aborde la difficulté d'être ado, la gestion du succès inattendu, et le problème des sans-papiers. On pourrait croire que l'on passe du coq à l'âne, mais chaque thème arrive de façon fluide dans le récit. Au passage, les journalistes en prennent pour leur grade...
Moi, ce que j'ai surtout aimé ce sont les réflexions d'Adèle, genre: "la mère n'est pas la mesure scientifique de toute chose"! Elle est très lucide sous une apparence "j'men fous". Ce roman a d'abord été édité sous la forme de feuilleton. Il en a gardé le coté rebondissement et richesse du contenu. Un très bon roman jeunesse à ne pas mettre de côté.