Depuis tout petit, Eustache est le petit serviteur de sa sœur Hilda, son expérience préférée aussi. Sa naissance a provoqué la perte de sa mère. Il a grandi avec un père généralement absent, une tante aigrie et une grande sœur qui lui assène à longueurs de journées des vérités sur la vie du haut de ses douze ans. Mais Eustache adore Hilda car elle s'occupe de lui et si jamais le contraire se produisait, "il avait l'impression que son existence avait perdu tout fondement, que le nord magnétique avait brusquement repoussé l'aiguille de la boussole".
"Elle ne lui faisait jamais grâce de rien, mais l'amenait toujours à s'exécuter et lui montrait avec intransigeance ses écarts de conduite".
"Cet après-midi là marqua plus d'un changement dans l'attitude d'Eustache à l'égard de la vie. La laideur physique cessa de le repousser, et réciproquement la beauté perdit un peu de son attrait".
Malgré les moqueries de Hilda et de celle qu'il aime en secret, Nancy, Eustache ne renonce pas à sa nouvelle amitié, au point que lorsque la vieille dame disparaît, sa vie et ses certitudes en sont bouleversées.
"Son esprit n'avait pas la force de considérer un malheur sans partage. Il était tourné vers le bonheur".
Mme Fothergill, pour le remercier, n'oublie pas Eustache dans son testament, bouleversant ainsi toute la famille.
La Crevette et l'Anémone est le tome 1 de la trilogie d'Eustache & Hilda. Dans le plus pure style britannique du début du vingtième siècle, l'auteur raconte le fonctionnement d'une famille de la bourgeoisie moyenne et dresse le portrait de plusieurs caractères féminins au tempérament fort qui gravitent autour du jeune Eustache. Tout part d'une rencontre considérée comme un défi et cet élément déclencheur va impacter les destins des protagonistes.
On lit ce roman, tranquillement, avec plaisir, avec l'impression d'aller à la rencontre d'un classique de la littérature anglaise et persuadé que le tome 2 remplira toutes les promesses du tome 1.