"C'est la jungle dehors, les gens sont méchants, dirait-elle [la maman] en fronçant les sourcils. A l'en croire, les bonne âmes se faisaient presque aussi rares que les pandas.
"Il lui avait présenté son cygne et les avait invités dans son Hôtel du Cygne tout neuf. Tu restes ici aussi longtemps que tu veux, il y a à manger et à boire pour tout le monde et je peux te prêter mes jouets. Ici, tout est gratuit".
"Sa vie était trop insignifiante pour qu'on s'y arrête"Croyait-elle, mais là, elle prend une tournure inattendue...
Sans vraiment en avoir l'air, L'Hôtel du cygne est un roman social qui dénonce une société chinoise divisée arbitrairement en deux camps : les riches et les autres.
"En fait, on est tous aussi démunis quand vient la souffrance."
explique l'enseignante américaine de Dada à Yung Li. C'est un sentiment universel qui remet les pendules à l'heure et remet tout le monde sur un pied d'égalité. Alors la grande maison avec ses pièces vides se transforme en refuge de conte de fées. Dada et sa nounou s'y protègent de l'extérieur : la tempête qui se lève, les animaux morts qui peuvent revenir en fantôme, les commerçant qui réclament leur dû. Et comme dans un conte, les parents sont indignes et abandonnent sciemment leur progéniture. Heureusement, c'est la nounou au passé douloureux qui va devenir celle sur qui l'enfant pourra compter.
Zhang Yueran a écrit un roman chargé de symboles, parabole de la société chinoise actuelle et intense réflexion sur ce que nous sommes profondément.
Ed. Zulma, septembre 2021, traduit du chinois par Lucie Modde, 160 pages, 17.5€
titre original : A Room of Day and Night