Roman en trois actes.
Acte I.
Simon rentre chez lui et découvre un corps vraisemblablement tombé de la balustrade de sa mezzanine.. Pour toute explication, son épouse Diane lui demande de gérer le problème: "il faut que tu fasses les choses à ma place", et part prendre un bain.
"Le passé en somme n'avait plus cours, il n'y avait qu'un présent épais, lourd, accablant."
Acte II.
Diane a décidé de s'éloigner quelques temps. Simon ne sait toujours pas qui était la victime et quel rapport elle entretenait avec son épouse. Sans savoir vraiment pourquoi, il décide d'effacer le meurtre en enterrant "le cœur du problème" sous ses plants de tomates. Par contre, il se rend à la gendarmerie pour signaler la disparition inquiétante de Diane. Là, il fait la connaissance de Henri, fonctionnaire quasi retraité, avec qui il noue une relation amicale assez étrange.
Maintenant que le corps a disparu, que son histoire avec Diane semble être terminée, Simon se demande s'il est capable de renouer avec le cours de sa vie.
"Je me sentais maintenant aux prises avec le vide. Le passé me désertait, le présent n'avait pas de sens."
Acte III.
C'est une tempête sous le crâne de Simon. Il n'arrive pas à comprendre comment sa vie est si peu "chamboulée" alors qu'il a masqué un corps. Personne ne semble lui trouver une attitude louche. Pourtant, lui sent "un écroulement interne" s'opérer, mais une composante douce vient atténuer le phénomène. Est-ce son amitié avec le gendarme? Sous ses airs affables, Simon sent que le retraité se doute de quelque chose. Pourtant, il accepte son invitation à se rendre à la campagne, chez Raphaëlle.
"Je m'en vais. Tout est normal. C'est à dire rien. En même temps, ça n'a pas tant d'importance. J'ignore si je ressens quoi que ce soit en fait. Quand j'arrive chez moi, c'est pareil."
Le cœur du problème raconte l'histoire d'un homme à un moment clé de sa vie. Alors qu'il n'est responsable en rien du drame qui s'est joué chez lui, il décide de porter le fardeau de la culpabilité à la place de son épouse. Or, ce poids est un problème insoluble. Comment continuer à vivre normalement lorsqu'on est conscient de la gravité et de la conséquence de ses actes?
Christian Oster explore les ressources de Simon pour ne pas sombrer définitivement. Alors que Diane, à Londres, renoue avec la vie, Simon lui, subit un cauchemar au quotidien. Le vide devient son compagnon de chaque instant:
"J'avais vécu quelques cauchemars par le passé mais aucun qui eût revêtu un tel relief, avec la même certitude d'un basculement."
Avec une économie de mots et des chapitres courts, l'auteur a écrit le récit d'un basculement irréversible vers l'inconnu d'un homme qui pourrait être nous.
A lire sans hésitation.