Dernier tome de la trilogie.
TOME 1: SILO
TOME 2: SILO origines
Vivre... ailleurs.
Juliette, maire du Silo 18 a survécu au nettoyage, trouvé le Silo 17 et rencontré les survivants. Depuis son retour parmi les siens, sauver ses nouveaux amis l'obsède, au point que la découverte d'une excavatrice au fin fond du Silo lui permet d'accomplir un projet fou: creuser un tunnel entre les deux bâtiments afin de permettre l'évacuation de ses semblables.
Or, ces travaux lui valent quelques ennemis: la congrégation religieuse la croit au service du diable, tandis que les habitants du Silo 18 pensent tout bonnement que leur maire est folle. En effet, pour eux, il n'y a aucune preuve tangible qu'il existe d'autres silos autour d'eux, tous commandés par le Silo 1.
Justement, Donald, bien malade, continue de communiquer avec Juliette et Lukas afin de leur faire entrevoir la triste réalité concernant la pérennité des silos:
"Leurs jours étaient comptés. L'idée de sauver quoi que ce soit était pure folie, en particulier une vie. Aucune vie n'avait véritablement été sauvée, à aucun moment de l'histoire de l'Humanité. Les vies étaient, tout au plus, prolongées. Tout avait une fin."
Ainsi on apprend que l'ambition de Thurman était non pas de garantir la survie de l’échantillon de l'Humanité après une guerre totale, mais bel et bien de recommencer une civilisation, choisie simplement par un simple tirage au sort de l'ordinateur du Silo 1, condamnant alors les autres à être exterminés. Juliette, en mettant les renseignements dont elle dispose bout à bout, comprend et entrevoit l'idée que leur avenir se joue sûrement à l'extérieur, vers cet au-delà perçu par les drones, où le ciel est bleu, et l'herbe d'un vert flamboyant.
Comment sauver le Silo 18 d'une destruction programmée et persuader les autres qu'il faut se tourner vers un monde qu'on croit empoisonné?
Hugh Howey conclut sa trilogie par un tome 3 qui se veut être la suite du tome 1. Les problématiques amorcées obtiennent des réponses, et chaque personnage gagne en épaisseur. Juliette incarne à elle seule "le Berger", celle qui guide son peuple vers un autre avenir possible, même si cela ne se fait pas sans écueils. C'est son rapport avec "la bête" qui l'a vu naître et exister, qui lui permet de mieux appréhender le tournant décisif qui se prépare:
"Elle avait consacré la majeure partie de sa vie à faire tenir ce silo, à le faire marcher. Et le silo le lui rendait bien: il emplissait ses poumons d'air, permettant les récoltes, veillait au cycle de la vie et de la mort. Ils étaient responsables l'un de l'autre."
Silo Generations explique finalement toute la difficulté d'un peuple, habitué au confinement, à se tourner vers l'espace et l'inconnu. Le projet fou du sénateur Thurman, élaboré dans les années 2050, arrive à un point de rupture, car son concepteur avait oublié un détail essentiel et non négligeable: l'homme a besoin de comprendre et de savoir d'où il vient.
Ce tome 3 se concentre sur trois silos: le 18, le 17 et le 1, et met ainsi un terme à l'isolement et l'individualité de chacun.
En écrivant Silo, Hugh Howey avait la perspective d'écrire LE roman de science-fiction qu'il rêvait de trouver en librairie. Sa trilogie est une réussite du genre, de par son caractère original et la cohérence de l'ensemble. On ne peut que saluer l'imagination de cet auteur qui a su ajouter une belle référence au catalogue du genre.